Jean-Christophe 3½ ans vit la période de l’halloween avec angoisse. Il craint la présence de fantômes dans sa chambre, crie et ne veut pas se coucher. Il dit qu’il ne veut pas voir la sorcière Sucrerie qui viendra visiter les enfants à la garderie. Pourtant, l’année dernière il s’est tant amusé à l’halloween. Doit-on s’inquiéter de ces peurs?
Le tableau chronologique des peurs chez l’enfant de Mallet et Pelsser inclut les peurs de monstres et de fantômes dans la panoplie des craintes de l’enfant de 4 ans. On y retrouve aussi ogres, sorcières et petits animaux tels que la souris, l’araignée, les insectes. Quant à l’enfant de 3 ans, il a peur des gros animaux (loups, chiens, serpents) et craint d’être pourchassé, dévoré, mordu. Le grand de cinq ans manifeste des peurs face à certaines situations, par exemple: peur du vide, du dentiste, des accidents.
Nous connaissons tous les peurs des tout-petits, celle des étrangers entre 8 et 12 mois, peur de l’abandon, peur des bruits, de la nouveauté, peur de l’obscurité. Le trottineur de 2 ans tremble à l’idée d’être seul dans le noir. La majorité des peurs sont apprises et peuvent disparaître d’elles-même. L’enfant observe les réactions de peur de son parent et imite ses cris lorsqu’il y a du tonnerre et des éclairs ou lorsqu’une araignée se balance dans la baignoire.
Jean-Christophe comme tous les enfants de 3 à 6 ans a une vive imagination. Il ne fait pas la distinction entre la réalité et la fiction. C’est pourquoi, il peut avoir peur d’événements ou de personnages imaginaires. Pour lui, fantômes, sorcières et monstres existent et mettent en danger sa sécurité, son intégrité corporelle. Son imagination l’envahit et peut provoquer de l’angoisse. Les scénarios terribles qu’il imagine le terrifient, le font pleurer ou crier.
Voici quelques conseils pour aider les enfants à affronter et à surmonter leurs peurs:
- Adoptez une attitude calme et affectueuse et vous réussirez ainsi à le rassurer.
- Prenez au sérieux les peurs et parlez-en. Nommez la peur. L’enfant se sentira compris et apprendra à dire ce qu’il ressent. Ridiculiser ou minimiser la crainte envoie à l’enfant un message qui contredit ce qu’il ressent. Toute émotion est légitime et doit être accueillie.
- Initiez l’enfant à exprimer ses peurs en les racontant, en les dessinant, en bricolant au travers le jeu imaginaire où il devient lui-même le loup qui pourchasse.
- Parlez des peurs, les vôtres, celles illustrées dans les contes ou dans les peintures.
- Apprenez à l’enfant des stratégies pour surmonter ses peurs. Il peut respirer profondément, tenir la main d’un adulte ou aller chercher son toutou.
- Félicitez-le lorsqu’il exprime ce qu’il ressent.
- Préparez-le à affronter les situations nouvelles en annonçant le déroulement de ce qu’il verra ou vivra (visite chez le dentiste ou chez une vieille tante très malade et handicapée, par exemple).
- Faites des jeux symboliques avec l’enfant. Il devient fort et puissant lorsqu’il revêt le costume de tigre mais il doit faire semblant de griffer ou de mordre. L’imaginaire colore la réalité dans le contrôle du geste.