Lyne Archambault, éducatrice –  formatrice
 

Août 2012

ww.aveclenfant.com

Le mois d’août signifie, pour toutes éducatrices, les vacances d’une part et de l’autre l’amorce d’une nouvelle année au C.P.E. En pouponnière, à mon sens, il existe une façon de faire afin que les enfants et les parents soient accueillis avec empathie et qu’un lien de confiance s’installe jour après jour. Voici mes actions et interventions gagnantes qui m’aident à réussir, année après année, ma rentrée à la pouponnière.

TOUT D’ABORD, LE PARENT EST ACCUELLI

Pour initier  un climat de confiance, je rencontre les parents afin de les connaître et découvrir leur bébé. Je leur consacre une heure individuellement avec un questionnaire qui m’informe sur la santé, les habitudes et les comportements de leur poupon. Sans la présence du petit, il est plus facile d’échanger entre nous. De plus, je  réponds  à toutes les questions des parents. Ensemble, nous élaborons un plan d’intégration parfois plus court ou plus long selon les possibilités de chacun des parents.  La pouponnière reste ouverte aux parents utilisateurs : ils sont toujours les bienvenus. Cet environnement appartient à leurs enfants, à moi et à eux !!

La façon de quitter la pouponnière est toujours expliquée aux parents. Lors de l’arrivée de l’enfant à la pouponnière, on ne quitte jamais en cachette que le petit chou soit occupé ou non.  On  doit établir ensemble un rituel de départ pour l’enfant avec ses parents.

 

Quand le parent est prêt à quitter après avoir joué ou non dans le local, assis par terre avec son enfant, il me prévient. Je prends alors le bébé, le parent traverse la clôture. Après un dernier bisou à maman ou papa, je dis : « (Le prénom du bébé), ton papa, ta maman reviennent  tantôt» et la porte se ferme. Que le bébé pleure ou non la porte reste fermée. Les parents peuvent toujours jeter un œil par le trou du passe plat chez la cuisinière ou m’appeler en tout temps pour du réconfort. Parallèlement, les visiteurs sont limités en période  d’intégration.  Une affiche collée sur la porte  indique à tout le monde que les visiteurs sont limités. La porte du local  reste fermée en tout temps. Un lien d’attachement est en train de se construire et c’est précieux.

 

JE M’ORGANISE

Avec les informations  recueillies  lors de notre rencontre, j’organise mon local en notant sur mes tableaux les habitudes alimentaires, de sommeil et d’hygiène de chaque bébé pour  m’organiser et établir une routine afin de respecter le rythme biologique de chacun.  Je sors les jeux préférés et le matériel nécessaire, car en période de séduction on apprend à se connaître.  Répondre au plus vite aux besoins des enfants et communiquer avec lui renforcent son lien de confiance et établissent un lien d’attachement.

Les premiers jours l’observation est primordiale. On s’apprivoise dans notre local : je tente d’avoir des sourires et retiens pour les prochains jours les jeux favoris pour les obtenir de nouveau. De plus, je parle aux enfants, je surveille les signes d’insécurité. Je suis toujours là, en parole. Si je ne suis pas dans leur champ visuel, je nomme ce que je fais.

Il est de notre responsabilité de prendre en main l’adaptation de chaque enfant, de chercher des solutions  adaptées et de se baser sur nos observations. Il ne faut oublier de souligner aux parents ce que l’enfant a aimé et les moments plus difficiles que vit son bébé. Bref, la communication est toujours importante. Acceptez toujours l’aide et les commentaires des parents, ils peuvent nous mettre sur une bonne piste !

 

MA TECHNIQUE POUR QUE L’ENFANT DÉLAISSE MES BRAS :

1 – Je prends le bébé quelques instants, je tente de l’intéresser ;

2 – Je m’assois par terre avec lui dans mes bras ;

3 – J’assois le petit entre mes jambes sur le plancher pour qu’il se retrouve à côté de moi.

Il faut de la patience et beaucoup de concentration. Le temps d’adaptation est différent pour chacun. L’enfant est unique. La constance et la  répétition  aident  à  rassurer les bébés.

Je laisse aux petits ses objets de transition pour assurer son réconfort : sa suce, sa doudou, son toutou avec les odeurs de sa maison. Des petits sièges, des carrosses et des boîtes de carton le sécurisent, car il se sent entouré et bien assis. Ces outils m’aident  pour aller dehors ou lorsque mes bras et mes mains sont occupés. En laissant ma main sur lui, en tenant sa main, je suis près de lui sans nécessairement l’avoir dans mes bras. Je dois partager équitablement mes bras et donner de l’attention à  chacun.

Pour cette période, les parents fournissent la nourriture en purée, les biberons préparés, les collations préférées de leurs trésors qu’ils laissent dans des paniers identifiés à leurs noms dans notre frigo pour que l’enfant retrouve ses goûts et le réconforte lors de cette routine. Un coin de photos de famille est installé sous la table à langer pour l’année. Chaque bébé découvre sa famille dans une porte cachette qu’il soulève. Coucou !!! J’utilise les couvercles de serviettes humides pour bricoler les cachettes.

L’organisation et les choix de l’équipe de travail sont au cœur de la réussite d’adaptation avec un groupe de poupon.  Je travaille tous les jours soit 5 matins de 7h00 à 13h30, tandis que ma collègue travaille tous les jours, les après-midis, de 13h00 à 18h00  (horaire particulier pour notre groupe). J’accueille tous les matins les petits. Les poupons apprivoisent donc mon visage et celui de ma collègue. Cette période n’est pas  recommandée  pour intégrer une stagiaire.

Courage mes chères consoeurs  lors de cette période ! Avec du temps, de la patience, des petites attentions, de la générosité et sans doute en  s’oubliant un peu, on offre notre meilleur aux bébés en  intégration.  Les petits demandent tout notre temps. À force de travail répété, comme par magie, la constance dans la routine et la confiance seront bientôt acquises. Un lien d’attachement sera créé et l’année se poursuivra dans le plaisir et la sécurité. Quand le bébé se sent en  sécurité,  il est prêt à conquérir le monde. BONNE RENTRÉE !