Quel enfant n’aime pas lancer tout ce qui se trouve dans ses mains? Geste souvent encouragé et valorisé par l’adulte qui stimule l’enfant dans son autonomie corporelle. Jusqu’au jour où le geste dérange….

Alexis, 18 mois, retire beaucoup de plaisir à laisser tomber ses petits jouets en bas de sa chaise haute. Son jeu se transforme à mesure qu’il expérimente différentes façons de lancer. En effet, il lance sa nourriture, ses vêtements et même ses souliers sur la tête d’un ami au service de garde.

Malgré les interdits de Julie, son éducatrice, les «vas-tu arrêter» du papa et du «non, non, je ne veux pas que tu lances tes choses à maman», Alexis ne peut s’empêcher de répéter ses gestes qui lui procurent du plaisir et surtout beaucoup de réactions de l’adulte autour de lui.

Dans les deux premières années de vie de l’enfant, il est toujours étonnant d’observer l’évolution de sa motricité. L’acquisition de ses habiletés motrices consiste à la coordination de plusieurs mouvements en fonction d’un résultat ou d’une intention. Pour se développer sur le plan moteur, l’enfant doit faire des essais et des erreurs. Ses gestes répétés, sans but précis, avec peu d’intention lui permettront de mémoriser des actions afin que les mouvements deviennent automatiques. Lorsqu’Alexis fait et refait les mêmes gestes, il apprend le mouvement, ou un ensemble de mouvements, qui lui permettront une plus grande coordination et précision dans ses gestes. Ce mouvement, dit automatique, s’exerce dans un minimum de temps et avec un maximum d’efficacité. Le premier geste qui prédispose l’enfant à lancer est manifesté par le plaisir de prendre les objets et de les relâcher. L’enfant de neuf ou dix mois en retire une grande satisfaction. Ce mouvement de préhension pousse l’enfant sur d’autres pistes d’expérimentation pour rendre ce geste automatique; par exemple: lancer dans un espace, lancer sur quelque chose, lancer dans quelque chose.

Pour tous les enfants du monde, l’acquisition des habiletés motrices se fait dans le même ordre mais le rythme varie d’un enfant à l’autre; le tempérament ainsi que l’environnement de l’enfant influence certains types d’expérimentation.

Alexis présente des goûts et intérêts marqués pour la grande motricité. Plus son milieu lui offre des occasions pour pratiquer ce geste plus le geste devient acquis et intentionnel. L’addition de ses gestes répétés lui permettra de développer d’autres aspects de sa motricité. Alexis a besoin de passer par une motricité complète pour raffiner ses mouvements. À travers le mouvement de lancer, il apprend à contrôler son bras, son avant-bras, sa main et ses doigts. Ces compétences motrices lui seront utiles pour boutonner son manteau, attacher ses souliers mais aussi tenir son crayon; des habiletés simples mais essentielles aux apprentissages scolaires.

Certains besoins d’expérimentation nous demandent d’identifier des objets qui permettront une libre expérimentation. Il faut se rappeler que les interdits ne font qu’augmenter le désir en pleine maturité.

Voici donc, des objets à lancer qui susciteront, en toute sécurité, la curiosité des tout-petits.

  • Boules de papier de soie;
  • Éponges de couleurs recouvertes d’un bas de nylon (le bas de nylon évite que l’enfant mordille et avale des bouts d’éponge);
  • Foulards;
  • Éponges en luffa de différentes couleurs;
  • Spaghettis de piscine coupés en rondelles;
  • Pompons de couleurs;
  • Plumes;
  • Choux à cadeaux;
  • Papier déchiqueté.

Une autre idée est de suspendre un drap avec des formes découpées à l’intérieur. Invitez ensuite l’enfant à lancer dans les formes des balles de tissu. Servez-vous aussi du parachute; le mouvement proposé par celui-ci sollicite le mouvement de lancer.

Alors, 1, 2, 3… attrapez!